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Une solidarité radicale de la part des hommes

A quel point les hommes doivent-ils être féministes ? C’est ce qu’explique Robert Franken, co-fondateur de la plate-forme « Male Feminists Europe ».

Klaus Lüber, 04.03.2022
 Robert Franken demande davantage de solidarité masculine envers les femmes.
Robert Franken demande davantage de solidarité masculine envers les femmes. © Martina Goyert

Robert Franken est féministe, co-fondateur de la plate-forme « Male Feminists Europe » et ambassadeur bénévole de la campagne de solidarité HeforShe d’ONU Femmes.

 

Monsieur Franken, pourquoi davantage hommes devraient-ils être féministes ?

En principe, le féminisme n‘a pas besoin des hommes pour être efficace. Il ne s’agit d’ailleurs pas que   le féminisme invite les hommes à quoi que ce soit. C’est à nous les hommes qu’incombe de comprendre le contexte féministe et de reconnaître les expériences vécues en la matière.  

Si l’on interroge les hommes, la plupart d’entre eux se disent désormais favorables à l‘égalité. Pourtant, il se passe trop peu de choses. Où est le problème ?

Le sociologue Ulrich Beck a un jour qualifié ce phénomène d’« ouverture d’esprit verbale parallèlement à une grande rigidité comportementale ». Cela va vite de faire une déclaration en faveur de l’égalité. Par contre, un véritable changement nécessite une disposition à la réflexion, l’établissement d’une capacité de parole et d’action, une volonté d’apprendre et aussi être capable de désapprendre ou d’éliminer certains comportements ainsi que d’endosser la responsabilité de manière crédible et durable. 

Nous devons reconnaître que nous faisons partie du problème même si nous agissons en partant d’un bon sentiment.
Robert Franken de « Male Feminists Europe »

Comment les hommes peuvent-ils soutenir les femmes dans la lutte pour l’égalité ?

Ils peuvent – et doivent – utiliser leur pouvoir de décision et leur privilège à cet effet. Cela doit se passer à différents niveaux : individuel, organisationnel et systématique. Les femmes ne sont pas sous-représentées ; elles sont structurellement exclues. Et c’est justement à ces structures que nous devons nous attaquer. Pour cela, il faut une solidarité radicale de la part des hommes. Nous devons reconnaître que nous faisons partie du problème même si nous agissons en partant d’un bon sentiment. Ce n’est qu’alors que nous pourrons vraiment progresser sur ce point dans l’ensemble de la société.     

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Les hommes en Allemagne sont-ils sensibilisés à ce thème ?

Il faut vraiment vivre dans une caverne pour ne pas être conscient des débats qui ont lieu actuellement. Toutefois, la résistance est grande. Il en va du statut, du pouvoir et de l’argent. Rationnellement, il est difficile de comprendre pourquoi les hommes s’opposent à un quota de femmes de 30 à 50 pour cent. Sur le plan émotionnel, on peut le comprendre.   

Comment cela?

Pour les personnes ayant des privilèges, l’égalité est ressentie comme un préjudice. C’est là que nous devons agir. Avec une solidarité radicale mais aussi en scrutant nos propres socialisations et nos approches systémiques. C’est là que se trouve la clé d’une commune reconfiguration du monde par tous les sexes.

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