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« Nous avons maintenant la responsabilité »

Faire la lumière sur le chapitre le plus sombre de l’histoire allemande est l’objectif d’un concours pour les élèves qui a donné le jour à ces projets émouvants.

Christina Iglhaut, 06.11.2018
1938 et 2018 : une synagogue se dressait naguère ici.
1938 et 2018 : une synagogue se dressait naguère ici. © Irene Heinzelmann Arnold

Le film se termine sur une image d’horreur : des monticules de cadavres faméliques. Le silence se fait dans la nouvelle synagogue de Mayence. La voix du lycéen Simon Leoff résonne en off : « Les nazis ont assassiné plus de cinq millions de juifs jusqu’en 1945. Ensemble, nous pouvons empêcher que cet événement ne se répète. »

Le film était l’une des 26 contributions au concours pour les élèves « Rendre le souvenir visible ». Pour le 80e anniversaire de la nuit des pogromes, l’association « Zentrale Unterrichtsmedien im Internet » et la Fondation Konrad Adenauer de Mayence avaient appelé les jeunes à se pencher sur le pogrome du mois de novembre et ses conséquences.

S’immuniser contre la tentation de l’extrême-droite

Le 9 novembre 1938, les nazis firent la chasse aux juifs dans les rues. Ils les maltraitèrent, démolirent leurs magasins et leurs appartements. « Nous espérons que les jeunes seront immunisés contre la tentation de l’extrême-droite s‘ils se penchent intensément sur ces terribles événements », dit Johannes Gerster, l’ancien président de la Société germano-israélienne et parrain du projet.

Les écoles de huit Länder ont participé au concours, ainsi que le Centre international de rencontre des jeunes d’Auschwitz et une école mexicaine.

La provocation est souhaitée

Le premier prix est allé au groupe de cinéma du lycée Willigis à Mayence. Pour leur court-métrage sur la nuit des pogromes à Mayence, les quatre élèves ont réuni des photos historiques et interviewé des témoins de l’époque. « Ces élèves ont utilisé des photos vraiment dures pour leur film. Mais les jeunes peuvent et doivent provoquer », dit M. Gerster.

Nous avons maintenant la responsabilité de lutter contre la haine dans la société.
Simon Leoff (17 ans), lycéen à Mayence

Des entretiens émouvants avec les témoins de l’époque

« Les entretiens avec les témoins de l’époque m’ont beaucoup ému », dit Simon Leoff qui s’est chargé du montage, du scénario et de la bande son du film. « J’espère que leurs histoires continueront à vivre avec notre film. Nous avons maintenant la responsabilité de lutter contre  la haine dans la société », ajoute-t-il.

Moritz Schneider, du collège Lise Meitner à Cologne, l’approuve. Avec ses camarades de classe, il a retrouvé des photos des synagogues de Cologne datant de 1938 et photographié les bâtiments actuels se trouvant sur leur site, créant ainsi une comparaison plastique entre l’hier et l’aujourd’hui. « Les destructions de cette nuit-là me rendent toujours aussi tristes », dit ce collégien de 13 ans.

Les lauréats du concours lors de la remise des prix
Les lauréats du concours lors de la remise des prix © KAS Mainz

Vous trouverez les 26 projets soumis au concours sur le site reichspogromnacht.zum.de

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