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« Passionnant – et parfois dangereux »

Comment travaille un correspondant étranger – et qu'est-ce qui a changé depuis le Covid-19 ? Le journaliste Hasnain Kazim nous donne un aperçu.

05.04.2021
Le journaliste Hasnain Kazim à Istanbul en Turquie.
Le journaliste Hasnain Kazim à Istanbul en Turquie. © picture alliance / dpa

« Il n’y a guère de métier plus passionnant que celui de correspondant étranger. Chaque jour, on doit faire quelque chose de nouveau, être en déplacement dans différentes régions et rencontrer de nouvelles personnes. C’est aussi excitant qu’on l'imagine tout en pouvant également être éprouvant pour les nerfs.

Pendant de nombreuses années, j’ai fait des reportages en Asie du Sud, installé à Islamabad au Pakistan, puis à Istanbul en Turquie et enfin à Vienne en Autriche. La plupart du temps, on est responsable pour plusieurs pays à la fois. La tâche d’un correspondant étranger consiste à mieux faire connaître à son public la zone où il opère, en fournissant des informations, des reportages, des analyses, des portraits, des interviews, des commentaires et de nouvelles perspectives. 

Cela implique que l’on ait soi-même ces connaissances. On les acquiert lorsque l’on vit assez longtemps dans la région que l’on couvre, que l’on en maîtrise si possible la ou les langues et que l’on entretienne un réseau d’informateurs et d’interlocuteurs.

En tant que correspondant étranger, on est au cœur de l’action lorsque l’histoire du monde se fait.
Hasnain Kazim

Les sujets se trouvent de différentes manières : grâce aux conseils d’informateurs, aux propres observations et perceptions, à la lecture de journaux et de sites d’information de la région et parfois selon les demandes de la rédaction. Et bien évidemment, en fonction de la situation. Lorsque, par exemple, dans la nuit du 1er au 2 mai 2011, Oussama Ben Laden a été tué au Pakistan par un commando américain, j’ai passé les semaines suivantes à Abbottabad.  

Hasnain Kazim en 2011 devant la maison d’Oussama Ben Laden à Abbottabad au Pakistan.
Hasnain Kazim en 2011 devant la maison d’Oussama Ben Laden à Abbottabad au Pakistan. © privat

Parfois, je constate que mes collègues internationaux abordent des sujets différents des miens. Il semble qu’il y ait des perspectives spécifiques à chaque pays. Mais la plupart du temps, nous traitons les mêmes sujets, car ils sont importants d’un point de vue journalistique général. 

Le métier de correspondant étranger est passionnant car on est souvent au cœur de l’action lorsque l’histoire du monde se fait. Mais il arrive aussi que ce soit aussi dangereux, surtout lorsque le travail comprend des reportages sur des crises et des guerres. Le problème est que les correspondants étrangers dépendent d’une accréditation et d’un permis de séjour presque partout en dehors de l’Union européenne.

Comme pour beaucoup de choses, le Covid-19 a aussi changé la couverture médiatique. Il est devenu plus difficile de voyager et l’on ne peut guère rencontrer de gens. Les vidéoconférences ne peuvent pas remplacer les conversations en tête à tête, tout comme surfer sur le web ne remplace pas les recherches sur le terrain. »

 


Hasnain Kazim, 46 ans, est un journaliste et auteur allemand aux racines indo-pakistanaises. Il vit à Vienne en Autriche et a plus de dix ans d’expérience en tant que correspondant étranger pour le magazine d’information Der Spiegel.  En 2009, il a obtenu la prix CNN Journalist Award et en 2015, le Golden Compass media award.

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