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Ecrire en exil

L’Initiative Hannah Arendt soutient des journalistes en danger, par exemple originaires d‘Afghanistan. 

Lauralie Mylène Schweiger , 21.01.2023
Le réseau offre une protection et une formation additionnelle à des journalistes.
Le réseau offre une protection et une formation additionnelle à des journalistes © Adobe Stock/oksix

Dans le monde entier, les régimes totalitaires rendent difficile le travail des journalistes. L’initiative allemande Hannah Arendt est un réseau de la société civile qui soutient les professionnels des médias menacés d’Afghanistan, de Biélorussie, de Russie et d’Ukraine. Elle a été créée en 2022 par le ministère fédéral des Affaires étrangères et la déléguée du gouvernement à la Culture et aux Médias. Andrea Marshall est cheffe de produit « Fuite et Dialogue » en Asie du Sud à la Deutsche Welle Akademie. Dans le cadre du projet « Space for Freedom » de l’Initiative Hannah Arendt, elle s’engage en faveur de journalistes afghans en exil.   

Andrea Marshall de la Deutsche Welle Akademie
Andrea Marshall de la Deutsche Welle Akademie © Andrea Marshall

Madame Marshall, comment le projet aide-t-il des journalistes d‘Afghanistan ?
Dans le cadre de « Space for Freedom » nous avons jusqu’à maintenant soutenu 20 journalistes qui ont fui dans des pays voisins de l’Afghanistan après la prise de pouvoir par les talibans en août 2021. Au cours de l’année 2023, nous voulons prendre 45 journalistes en charge. Nous les soutenus financièrement, d’une part et, d’autre part, nous leur proposons de participer à des ateliers en ligne afin qu’ils puissent continuer à travailler depuis leur exil.  

Quelle est la forme du soutien dans le travail journalistique ? 
Ils apprennent par exemple le « mobile reporting » afin d’être bien préparés pour des reportages à partir de l’exil. Tous nos formateurs sont originaires d’Afghanistan et le dari ou le pachto sont leurs langues maternelles. En outre, à la Deutsche Welle, nous avons une bonne couverture médiatique dont les membres parlent également le dari et le pachto. Ils ont animé certains ateliers, ont servi de mentors aux boursiers et ont travaillé avec eux à des reportages en observant des conditions de sécurité très strictes.   

Ce projet me libère de la solitude, du désespoir et d’une grande crainte d’être oubliée.
Une participante afghane

A qui s’adressent les reportages effectués par des journalistes en exil ?
Les 40 reportages réalisés dans le cadre de ce projet ont été diffusés par la Deutsche Welle en dari et en pachto. Ils s’adressent à la population en Afghanistan mais aussi aux personnes qui ont fui le pays. Notre objectif était de fournir des reportages de qualité aux Afghans dans leur pays ou dans les pays d’accueil. Le programme est toutefois conçu surtout comme une aide pour débuter. Par la suite, les journalistes ne travaillent pas pour nous mais, après des formations additionnelles, ils cherchent leur propre voie et nous pouvons les y aider en partie.  

Ce sont surtout les femmes qui souffrent du régime des talibans. Combien de femmes journalistes sont-elles soutenues avec votre programme ?
Jusqu’à maintenant, nous avons soutenu neuf hommes et huit femmes, ce qui représente un bon quota, compte tenu des conditions de travail actuelles. Sous le régime des talibans, les femmes ne peuvent plus travailler que dans très peu de domaines et, en exil, leur activité professionnelle est également fortement limitée pour différentes raisons. C’est pourquoi nous attachons une importance particulière à travailler avec des formatrices et des conseillères auxquelles les participantes peuvent se confier.  

© www.deutschland.de 

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