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Plus de diversité dans le milieu des startups

Les startups germano-africaines ont des histoires et des contextes différents. Cela les rend particulièrement intéressantes. Nous vous présentons trois idées passionnantes. 

Matthias Vogel, 23.11.2022
Un nouveau pitch rend les startups plus diverses.
Un nouveau pitch rend les startups plus diverses. © picture alliance/dpa

Elle réalise un travail de pionnier dans le secteur du recyclage : l’équipe de la jeune pousse allemande Oheemaa Green Housing a trouvé le moyen de transformer les déchets en plastique en matériau de construction bon marché. L’entreprise produit, avec des déchets en plastique recyclés dans les pays africains, des composants pour les micro-maisons. Cela doit permettre de créer des logements abordables. La directrice Augustina Busiah, qui a grandi au Ghana, et sa toute jeune entreprise se consacrent ainsi à deux grands problèmes en Afrique :  la grande quantité de déchets en plastique, qui constituent un danger tant pour les écosystèmes que pour la santé humaine, et l’extrême rareté des logements

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Un concours pour les startups germano-africaines

Un projet de logement abordable est actuellement en cours au Ghana mais, en principe, ce modèle d’affaires peut être implémenté dans le monde entier. L’idée a même été distinguée lors du premier pitch des startups germano-africaines AiDiA. « AiDiA » associe le terme « AfroDiAspora » au mot anglais « idea ». Le concours a été initié par l’association Future of Ghana Germany. L’idée de Oheema Green Housing a enthousiasmé le jury d’AiDiA – Augustina Busiah et son équipe ont obtenu la première place et remporté un prix doté de 30.000 euros.   

Afi Kreyling a élaboré des kits d’apprentissage pour les enfants polyglottes.
Afi Kreyling a élaboré des kits d’apprentissage pour les enfants polyglottes. © privat

Afi Kreyling, qui est venue du Togo en Allemagne quand elle était écolière, est également parvenue en finale de ce concours qui cherche à améliorer la situation des créateurs et créatrices d’entreprise noirs en Allemagne et à aplanir la voie menant aux réseaux et aux investisseurs. Elle souhaite distribuer un jour des kits d’apprentissage avec l’entreprise Miniglotte. Leur contenu doit encourager les parents émigrés à éduquer leurs enfants en plusieurs langues. « Le kit épargne du travail et enlève la crainte de transmettre sa langue maternelle et la culture du pays d’origine aux enfants », explique Mme Kreyling. Le kit contient des livres sélectionnés par des spécialistes dans la langue choisie, un journal d’apprentissage de la langue avec des mentions sur ce que l’on voulait réaliser et qu’on a effectivement fait et des cartes de coaching. « Ces cartes donnent des conseils pour des situations spécifiques, éventuellement problématiques, par exemple quand on parle dans sa langue maternelle avec ses enfants et que les autres peuvent penser que l’on parle d’eux », dit Mme Kreyling.

Un kit d’apprentissage pour les enfants polyglottes

Cette créatrice d’entreprise de 33 ans enseigne le français et l’espagnol au lycée. Après ses études, elle a aussi suivi une formation d’orthophoniste. Enfant, elle a été témoin des difficultés de ses parents à leurs débuts en Allemagne ; aujourd’hui, elle a deux enfants qui grandissent dans deux langues. « Mon mari est Allemand, la langue de la famille est donc l’allemand. » Sa fille de deux ans va dans un jardin d’enfants franco-allemand. « Elle joue tantôt dans une langue, tantôt dans l’autre, » raconte Mme Kreyling.

Elle a intégré ses expériences à son modèle d’affaires. L’entreprise Miniglotte n’a pas été primée mais cela n’a en rien affecté le plaisir de participer à la finale du pitch où seulement cinq entreprises sont parvenues sur les 60 candidates et candidats. « Je me sens terriblement honorée. C’était l’occasion de regarder et d’être regardée. Les échanges avec les autres participants ont été extrêmement motivants et importants pour moi, non seulement en tant que créatrice d’entreprise  mais aussi en tant que femme, de mère et de personne noire. » En 2023, Afi Kreyling souhaite maintenant, après une phase de test, commercialiser ses kits d’apprentissage qui conviennent aux enfants de la naissance à 3 ans.   

Pour une éducation sensibilisée à la diversité : Tebogo Nimindé-Dundadenger et Olalou Fajembola
Pour une éducation sensibilisée à la diversité : Tebogo Nimindé-Dundadenger et Olalou Fajembola © Cristina S. Salgar

Plus de diversité dans les chambres d’enfant

La startup allemande Tebalou, qui commercialise des jouets en ligne, illustre le potentiel et la créativité que le marché peut exploiter avec la visibilité des startups noires. Son portail, lancé en 2018 par les deux créatrices Tebogo Nimindé-Dundadenger et Olalou Fajembola, propose plus de 1.000 articles, du hochet pour bébé au livre pour adolescent. Sur leur page d’accueil, les deux femmes expliquent : « Notre rêve est que chaque enfant, indépendamment de sa couleur de peau, de sa confession, de sa situation familiale, de son anatomie, de ses préférences, de ses souhaits et de ses rêves, puisse se reconnaître et créer des images positives dans lesquelles il peut se reconnaître. » Les livres illustrés montrent par exemple souvent des familles intactes dans une maison individuelle. « Mais les parents se séparent et les enfants grandissent dans des appartements plus petits », explique Mme Fajembola qui est née en Allemagne d’une mère qui a grandi au Nigeria. La diversité dans la société se retrouve aussi dans la représentation ethniquement différente des poupées et des jeux de société. « Pourquoi les rois blancs d’un jeu de cartes classique ne pourraient-ils pas être remplacés par des rois noirs. »

On trouve difficilement des données fiables sur les créatrices et créateurs d’entreprises germano-africaines en Allemagne. Mais le pitch d’AiDiA les rend plus visibles et les met en réseau – et leur fournit un léger soutien financier.

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