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« Pas d’avenir sans Etat de droit »

Selon Beate Rudolf, directrice de l’Institut allemand des droits de l’homme, l’UE doit soumettre les paiements à des conditions strictes.

29.07.2020
Beate Rudolf, directrice de l’Institut allemand des droits de l’homme
Beate Rudolf, directrice de l’Institut allemand des droits de l’homme © DIMR/Anke Illing

Madame Rudolf, lorsqu’il s’agit des droits de l'homme, nous avons tendance à porter un regard plutôt sur des régions en dehors de l’Europe. Les droits de l'homme sont-ils également menacés dans l'UE ?
Je vois un danger dans les courants autoritaires qui propagent des idéologies méprisant l’être humain et les appliquent même dans la politique gouvernementale. La Hongrie et la Pologne ne sont que les exemples les plus évidents. Dans d’autres Etats également, des membres du gouvernement pratiquent l’exclusion de réfugiés. Ils alimentent des préjugés antisémites, racistes, hostiles aux homosexuels, aux personnes handicapées et transgenre. Ils dévalorisent les pauvres ou refusent l’autodétermination aux femmes. Le second danger pour les droits de l’homme est de les considérer comme acquis. L’Etat ne respectera les droits de l'homme que s'ils sont exigés haut et fort.

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Quel est le lien entre les droits de l’homme et l’Etat de droit ?
Ils sont inséparables. Les droits de l'homme limitent et commandent les actions de l'Etat. Des tribunaux indépendants protègent les droits de l'homme lorsque des gouvernements, des parlements ou des administrations les violent. Inversement, les droits de l’homme protègent l’Etat de droit car ils garantissent  la clarté des lois, l’engagement de l’administration envers la loi et l’indépendance de la justice.

Que peut faire la présidence allemande du Conseil de l’UE dans ce domaine ?
L’Etat de droit être une priorité absolue – c’est ainsi que le gouvernement fédéral l'a formulé pour sa présidence du Conseil de l'UE. A cet égard, le résultat du sommet de l'UE en juillet est décevant. Il n’a pas été possible de soumettre la répartition des fonds au respect des principes de l’Etat de droit. Ainsi, l’UE continue à financer des gouvernements qui œuvrent à l'abolition de l'Etat de droit et des droits de l'homme. J'espère que le Parlement européen va s’y opposer. Sans Etat de droit dans tous les pays membres, l'UE n'a aucune légitimité et, finalement, aucun avenir.  

 


Beate Rudolf dirige l'Institut allemand des droits de l'homme depuis 2010. Auparavant, cette juriste a passé plus de 20 ans à faire de la recherche sur les droits fondamentaux et les droits de l’homme et à les enseigner.

Interview: Helen Sibum

© www.deutschland.de

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