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« Les bonnes idées dérangent toujours »

Les idées naissent rarement sur un bureau. Le neuroscientifique et champion allemand de Science Slam Henning Beck explique pourquoi notre cerveau aime le mouvement. 

Wolf ZinnWolf Zinn, 22.10.2025
Henning Beck, neuroscientifique
Henning Beck, neuroscientifique © Hans Scherhaufer

Monsieur Beck, que se passe-t-il dans notre tête quand une idée « émerge » ?
Quand nous avons un déclic, ce sont précisément les zones du cerveau qui sont importantes pour la langue, la mémoire, l’attention et la prise de décision qui sont activées. Juste avant notre éclair de génie, ces zones se synchronisent. C’est comme si le cerveau assemblait deux pièces de puzzle : Un problème se résout de manière nouvelle grâce à des connaissances issues de l’expérience, des impressions surprenantes ou une réinterprétation des conditions-cadres. Nous vivons cela comme un sentiment positif, car des neurotransmetteurs sont aussitôt libérés, qui nous récompensent pour cette intuition.

Quel est le meilleur levier pour avoir de bonnes idées ?
Posez des questions ! Dès l’enfance, nous sommes entraînés à donner des réponses. Ici, les questions modifient la perspective. Plus on pose de questions, plus on élargit l’angle d’attaque pour un problème. Beaucoup pensent qu’il suffit d’attendre l’inspiration jusqu’à l’épiphanie. mais c’est plutôt comme Louis Pasteur l’a décrit : « Le hasard ne favorise que les esprits préparés. »

Sculpture « Le Penseur » d’Auguste Rodin
Sculpture « Le Penseur » d’Auguste Rodin © picture alliance / akg-images | akg-images

Ce n’est pas comme sur la célèbre sculpture « Le Penseur » d’Auguste Rodin ? L’homme, qui s’appuie sur sa main et réfléchit ? 
Non. Rares sont les personnes qui ont une bonne idée quand elles réfléchissent, repliées sur elles-mêmes. Le mieux est d’être en mouvement. On prend sa douche, on conduite, on va promener le chien. D’un côté, notre réflexion change quand notre environnement change. D’un autre côté, nous avons plus d’espace pour laisser vagabonder notre esprit lorsque nous effectuons des tâches routinières automatisées. 

Un point est plutôt cohérent avec la sculpture de Rodin : on a besoin de temps pour soi, pour trier nos pensées – sans stimulation, sans être distrait par d’autres impressions. 

De plus : les moments créatifs sont presque toujours ceux passés loin des écrans. C’est scientifiquement prouvé qu’on a moins de bonnes idées quand on est en pleine visioconférence. En effet, les écrans forcent le regard dans une direction. En réalité, avant d’avoir une idée créative, on laisse souvent son regard vagabonder dans la pièce. 

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L’intelligence artificielle se charge de toujours plus de tâches. Cela menace-t-il de réduire la richesse des idées des personnes ?
L’IA couvre ce que les personnes ne savent pas bien faire : le « léger problème » de la créativité. Vous voulez tester 20 nouveaux slogans marketing ? Demandez à un modèle linguistique ! Vous avez besoin de dix esquisses de design ? L’IA est prête à s’en charger. Ce que l’IA ne peut pas remplacer, c’est le « lourd problème » de la créativité : questionner les modèles commerciaux, les produits et les processus. Les bonnes idées dérangent toujours, elles rompent avec les habitudes de pensée. C’est ainsi que nous créons de la nouveauté. 

 

À propos de la personne : Henning Beck

Henning Beck, titulaire d’un doctorat en neurosciences, a écrit plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique sur la recherche sur le cerveau, qui connaissent également un succès international. De plus, il est champion allemand de Science Slam.