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« Chez nous, Noël sent la crème solaire »

Le nageur en eau libre namibien Phillip Seidler raconte son quotidien, dans lequel il allie les traditions allemandes et namibiennes.

Clara KrugClara Krug, 09.12.2025
Lever du soleil sur la Dune 45 en Namibie
Lever du soleil sur la Dune 45 en Namibie, l’une des dunes les plus célèbres au monde. Environ 20 000 germanophones vivent en Namibie. © AdobeStock

Le nageur en eau libre de 27 ans Phillip Seidler vit à Swakopmund. Ce Namibien aux racines allemandes compte parmi les athlètes les plus titrés du pays. Il a participé à deux reprises aux Jeux Olympiques sur la distance de 10 kilomètres. Alors qu’en Allemagne, à Noël, la neige tombe ou les routes gèlent, Seidler passe les fêtes de fin d’année en pleine chaleur, au bord de l’Atlantique. Il raconte comment il organise sa vie, partagée entre deux cultures

Le nageur en eau libre namibien Phillip Seidler a des racines allemandes.
Le nageur en eau libre namibien Phillip Seidler a des racines allemandes. © privat

« Cela peut sembler inhabituel pour certaines personnes en Allemagne, mais chez nous, Noël sent plutôt la crème solaire et le charbon de bois que l’oie rôtie. Le matin, je commence par m’entraîner en nageant dans une baie située près de Swakopmund ; plus tard, je m’assois avec ma famille devant le sapin de Noël. Ensuite, je retourne à la plage, je retrouve des amis et le soir, je mange en famille un braai, c’est-à-dire de la viande juteuse que l’on grille au barbecue. 

Après la Seconde Guerre mondiale, ma grand-mère se rendit en Namibie depuis le nord de l’Allemagne pour travailler à la Croix-Rouge. À Katutura, elle aida à mettre en place des cantines solidaires, des structures préscolaires et des écoles. En tant que Namibien d’origine allemande, j’ai grandi entre les traditions familiales allemandes et le quotidien namibien. 

Lorsque j’étais enfant, je fréquentais une école publique. Tout le monde s’y retrouvait : des Héréros, des Ovambos, des enfants germanophones et bien d’autres. C’est ainsi que j’ai notamment appris l’afrikaans, en plus de l’allemand et de l’anglais. Je comprends également l’oshivambo et le héréro, des langues que l’on apprend tout naturellement ici, lorsqu’on grandit ensemble. Beaucoup de nos coutumes familiales viennent d’Allemagne : nous fêtons la Saint-Nicolas, l’Avent, nous allons à l’église à Noël. Nous fabriquons aussi des couronnes de l’Avent et suspendons des calendriers de l’Avent – seulement, nous le faisons en pleine chaleur estivale et la plage est à deux pas. »

L’un des athlètes namibiens les plus titrés : Phillip Seidler a déjà participé à deux reprises aux Jeux Olympiques.
L’un des athlètes namibiens les plus titrés : Phillip Seidler a déjà participé à deux reprises aux Jeux Olympiques. © privat

« Avec mon frère, j’organise des événements sportifs afin de rassembler des personnes issues de cultures et de milieux différents. Tout le monde participe à nos courses à pied : pieds nus, en jupe traditionnelle, avec peu ou beaucoup d’argent. Certains de mes amis les plus proches sont des Héréros. Nous travaillons ensemble, nous nous entraînons ensemble, nous fêtons ensemble. Compte tenu du génocide des Héréros et des Namas, perpétré sous la colonisation allemande, cela ne va certainement pas de soi. Mais chaque génération se rapproche un peu plus de la suivante. Quand je vois comment le sport permet de nouer de nouvelles amitiés ou que des enfants issus de quartiers défavorisés franchissent une ligne d’arrivée les yeux qui pétillent, alors je sais que mon travail en vaut la peine. »

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