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Jeunes et engagés

Quel regard les jeunes experts en politique étrangère et de sécurité portent-ils sur la situation mondiale actuelle ? Voici les réponses de trois membres des « Munich Young Leaders »

Clara Krug , 13.02.2023
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pose avec les « Munich Young Leaders »
Ursula von der Leyen pose avec les « Munich Young Leaders » © Körber-Stiftung, Marc Darchinger

Elles et ils sont les décideuses et les décideurs internationaux de demain. À la Conférence de Munich sur la sécurité, les « Munich Young Leaders » discutent avec des politiciens de haut rang des questions actuelles de politique étrangère et de sécurité. Ce projet est financé par la Conférence de Munich sur la sécurité et la Fondation Körber. Trois membres des « Munich Young Leaders » nous livrent leur évaluation de la situation actuelle en matière de politique de sécurité.

Hafsa Maalim
Hafsa Maalim © privat

La chercheuse Hafsa Maalim est titulaire d'une bourse à l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Avant cela, elle a travaillé au département des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l'Union africaine.

La crise climatique est à mon avis l'un des plus grands défis en matière de politique de sécurité mondiale. C'est bon signe que les liens entre le climat, la paix et la sécurité au niveau international figurent déjà dans les agendas politiques de nombreux États. Cela montre que cette menace est prise au sérieux et qu'il y a une volonté d'y réagir. Il est d'autant plus regrettable qu'il n'y ait toujours pas de consensus en matière de politique de sécurité mondiale et qu'il y ait encore de grandes lacunes en termes de financement. Il faudrait se mettre d'accord sur des normes mondiales qui puissent se retrouver dans des programmes concrets et

être mises en œuvre à tous les niveaux. L'Allemagne est l'un des pays qui jouent un rôle pionnier dans des domaines tels que le climat, la paix et la sécurité. La promotion de la politique étrangère du climat, les priorités que l'Allemagne s'est fixée dans sa nouvelle stratégie pour l'Afrique et son engagement au sein du Conseil de sécurité de l'ONU sont exemplaires.

Ivy Kwek
Ivy Kwek © Crystal Kwek

Ivy Kwek est titulaire d'une bourse à l'International Crisis Group, une ONG qui livre analyses et solutions aux conflits internationaux. Avant cela, elle a travaillé comme conseillère politique du vice-ministre de la Défense en Malaisie.

Les conséquences de la pandémie de coronavirus et les effets de la guerre en Ukraine se font sentir partout dans le monde. La concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine s'est exacerbée. Nous avons besoin de plus de coopération et de dialogue pour pouvoir répondre aux questions de sécurité collective qui se posent à nous et prévenir l'irruption de nouveaux conflits. Dans cette optique, même les États de taille moyenne doivent faire preuve de plus de leadership en matière de géopolitique et aller au-delà de la seule quête de pouvoir et d'influence. La société civile doit également s'impliquer davantage dans la diplomatie et attirer l'attention. L'Allemagne devrait jouer un rôle de leader en Europe et au-delà. Le monde peut bénéficier d'une Allemagne plus active et plus engagée, qui mène une politique étrangère fondée sur des valeurs et défend un ordre international fondé sur des principes juridiques.

Mykhailo Zhernakov
Mykhailo Zhernakov © Dejure Foundation

Mykhailo Zhernakov est directeur de la fondation DEJURE, une organisation qui œuvre en faveur de l'État de droit en Ukraine. Avant cela, il était juge au tribunal administratif du district de Vinnytsia.

Le plus grand défi, à mes yeux, réside dans l'architecture de la sécurité mondiale actuelle, héritée de l'après-guerre, qui autorise la présente agression russe, infondée, contre l'Ukraine. Le président russe ainsi que d'autres personnes impliquées dans cette guerre partent du principe que les actes de guerre resteront impunis. Cette hypothèse repose sur l'expérience selon laquelle les agressions et les crimes de guerre perpétrés précédemment par la Russie ont été jusque là acceptés sans grandes conséquences par le monde démocratique. Les responsables doivent cependant être traduits en justice. C'est pourquoi il faut absolument mettre en place un tribunal pour les crimes de guerre. L'Allemagne a adapté son soutien à l'Ukraine au cours des derniers mois. Je pense qu'il est temps de franchir une nouvelle étape et de reconsidérer également la position allemande sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Ce qui est clair pour moi : si l'Ukraine adhérait à l'OTAN, la situation actuelle en matière de politique de sécurité serait différente.

© www.deutschland.de 

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