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Regard numérique sur le passé

Documents en ligne, conversations avec chatbot et jeux vidéo : des formes très différentes de mémoire numérique ont récemment vu le jour en Allemagne. 

30.04.2025
La transmission numérique de l’Histoire est dans l’air du temps.
La transmission numérique de l’Histoire est dans l’air du temps. © Arolsen Archives / Nikolai Marcinowski

Données et numérisation 

Comment garder le travail de mémoire vivant ? En se fixant sans relâche de nouveaux objectifs. Et c’est ce que réalise le projet #everynamecounts des Arolsen Archives, les plus grandes archives au monde sur les victimes et les survivants du régime nazi. Il aura fallu attendre le 80e anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, le 27 janvier 2025, pour que l’initiative atteigne un nouvel objectif, et bien plus encore : au départ, l’engagement de nombreux bénévoles devait permettre de numériser 27 000 fiches personnelles de détenus datant de l’époque du régime nazi, puis de les rendre accessibles au public. Cet objectif a été largement dépassé en quelques jours : près de 60 000 volontaires ont numérisé plus de 80 000 documents ; grâce à cette action, on a pu atteindre au printemps 1,3 million de personnes intéressées. Une étape importante d’un travail qui est loin d’être finalisé. 

 

Entre-temps, Abba Naor est également devenu un témoin du passé numérique.
Entre-temps, Abba Naor est également devenu un témoin du passé numérique. © Screenshot

Témoin du passé et chatbot 

Abba Naor en a décidé ainsi : il tient à rappeler son vécu également de manière numérique. Cet homme aujourd’hui âgé de 97 ans, qui a perdu sa mère et ses frères lors de l’Holocauste, a accepté de participer au projet LediZ (« Lernen mit digitalen Zeugnissen », en français : apprendre avec des témoignages numériques) ; ce projet avait été lancé à l’Université Ludwig Maximilian (LMU) de Munich dès 2018. C’est ainsi que cet homme apporte son témoignage en vidéo ; et à l’aide du traitement du langage, il répond même numériquement aux questions qui lui sont posées, par exemple par des élèves. Cela n’était tout d’abord possible qu’en allemand, mais en 2024, les concepteurs du logiciel ont sous-titré la vidéo interactive pour les utilisateurs anglophones et l’ont dotée d’une structure d’accès propre au chatbot. « Nous trouvons les souvenirs d’Abba Naor si importants que nous voulons les partager avec le monde entier », souligne Christina Sanchez-Stockhammer, professeure à l’Université technique de Chemnitz. « Dans le même temps, la voix d’Abba Naor transmet directement ses émotions. » Elle ajoute que l’objectif était de retranscrire ses réponses de la manière la plus authentique possible.  

 

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La guerre et l’après-guerre dans les jeux vidéo 

La Seconde Guerre mondiale est depuis longtemps un sujet repris dans des jeux vidéo. Le studio berlinois Paintbucket Games a choisi une voie relativement inhabituelle : il a publié en 2020 un jeu de stratégie « Through the Darkest of Times », dans lequel un groupe de résistance contre le régime nazi ne mise pas uniquement sur la force des armes. Parmi les objectifs du jeu figurent, par exemple, l’information de la population sur l’idéologie nazie ainsi que la protection des groupes de population persécutés. Le jeu qui lui succède, « The Darkest Files », a été publié en 2025. Inspiré de cas réels, il permet d’enquêter dans la peau d’une procureure sur des criminels nazis clandestins dans l’Allemagne de l’après-guerre.